Simon Kimbangu, prophète ou politicien ?
Comment un homme menant une vie ordinaire est-il capable de réunir une foule prête à suivre son idéologie, et ce, même après sa mort ?
Simon Kimbangu semble être une personne normale à première vue, mais il a eu une vie bien mouvementée. Il est né sous l’État indépendant du Congo, le 12 octobre 1887. Simon Kimbangu vient du village de Nkamba non loin de Thysville, dans le Bas-Congo, il apprend à lire et à écrire à la mission catholique de Lukungu, et il est baptisé par la suite. Il retourne ensuite dans son village natal qui est touché par des plaies telles que la famine, la variole, la fièvre typhoïde et la grippe espagnole. Il se sent alors chargé d’une mission divine. C’est le 6 avril 1921 que la vie de Simon Kimbangu change. Selon ce que l’on raconte, en allant au marché, un jour, il reçoit une inspiration et entre dans la maison d’une femme souffrante. D’une simple pression de ses mains sur la femme, elle est guérie. La nouvelle se répand très vite dans la région et de nombreux malades viennent à Nkamba en quête de miracle.
Le roi Albert 1er va commuer la peine de Kimbangu en peine de prison à perpétuité.
Kimbangu est arrêté. On l’accuse de semer le désordre et d’encourager à la rébellion. Il est condamné à mort le 3 octobre 1921. Mais Albert 1er, roi des Belges, décide de commuer la sentence en une peine de prison à perpétuité à Élisabethville (actuelle Lubumbashi). Le 12 octobre 1951, il meurt en prison de maladie. Après sa mort, ses fidèles croient encore plus en lui. Perturbateurs, selon l’administration coloniale. Ils seront séparés et surveillés, mais ils ont continué à communiquer au travers du kindouma, un alphabet secret à base de graphie. Le corps de Kimbangu sera exhumé en mars 1960, année de l’indépendance du Congo et sera transféré dans un mausolée à Nkamba.
Kimbangu est devenu un symbole de la résistance congolaise face à la colonisation.
Bientôt, des milliers de gens se convertissent à la religion chrétienne, ce qui plait aux missionnaires et au pouvoir colonial. Mais Kimbangu est victime de son propre succès, car les usines, les écoles et les autres institutions sont peu à peu désertes dans toute la région. Les gens viennent écouter Kimbangu, le prophète. L’administration coloniale voit cela comme « un détournement de la main-d’œuvre ». Kimbangu est alors traqué, car il délivre désormais un message politique à ces fidèles. Il leur a annoncé la libération de l’homme noir dans une formule restée célèbre : les Noirs deviendront blancs et les Blancs deviendront noirs ».
Kimbangu va passer 30 ans en prison jusqu'à sa mort en 1951.
Simon Kimbangu est clairement un politicien. Il a mené des révoltes pacifiques et a influencé la population congolaise. Pour ce qui est de savoir s’il est bel est bien un prophète, nous vous laissons décider par vous-même.